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Œuvres au  noir… et rouge

 

Voici quelques ouvrages récents pour faire connaissance avec la pensée libertaire. Les titres et les quatrièmes de couverture.

  • Gaetano, « L’anarchisme en Europe », éd. PUF, Que sais-je ? (2001)
  • Normand Baillargeon, « L’ordre moins le pouvoir », éd. Agone (2001)
  • Noam Chomsky, « De l’espoir en l’avenir. Entretiens sur l’anarchisme et le socialisme  », éd.Comeau & Nadeau, coéd. Agone (2001)
  • Noam Chomsky, « Instinct de liberté. Anarchisme et socialisme  », éd.Comeau & Nadeau, coéd. Agone (2001)
  • Alexander Berkman, « Qu’est-ce que l’anarchisme ? », éd. L’Echapée (2005)
  • Daniel Guérin, « Ni Dieu ni Maître. Anthologie de l’anarchisme » (2 tomes), éd. La Découverte, Coll. Essais (1999)
  • Jan Moulaert, « Le mouvement anarchiste en Belgique (1870-1914) », éd. Quorum (1996)
  • Jean Maitron, « Le mouvement anarchiste en France » (2 tomes de la naissance du mouvement à nos jours), éd. Gallimard, coll. Tel, (1992)
  • Alain Thévenet, « William Godwin. Des lumières à l’anarchisme », éd. Atelier de Création libertaire (2002)
  • Régis Gayraud, « La Grande Mêlée des Utopies. La Russie libertaire (1905-1921) », éd. Nautilus, Coll. Utopies en action (2000)
  • Julius Van Daal, « Le rêve en armes : anarchisme, révolution et contre-révolution en Espagne (1936-1937) », éd. Nautilus, Coll. Utopies en action (2002)
  • Carlos Semprun Maura, « Révolution et contre-révolution en Catalogne », éd. Les Nuits rouges (2002)
  • Anthologie, « La Gloire des athées. Textes rationalistes et antireligieux de l’Antiquité à nos jours », éd. Les Nuits rouges (2005)
  • Ariane Miéville et Maurizio Antonioli, « Anarchisme et syndicalisme », éd. Nautilus et éd. du Monde libertaire (1997)
  • Réfractions n°15, « Privés, publics, communs, quels services ? » (2005)
  • Jean-Pierre Tertrais, « Du développement à la décroissance. De la nécessité de sortir de l’impasse suicidaire du capitalisme », éd. du Monde libertaire (2004)
  • Guillaume Carnino, « Pour en finir avec le sexisme », éd. L’Echappée (2005)
  • Coordination des groupes anarchistes, « Ordre sécuritaire et inégalités sociales », éd. L’Esprit frappeur (2005)
  • Anthologie, « Et pourtant ils existent. 1954-2004 Le monde libertaire a 50 ans », éd. Le Cherche Midi (2004)

 

  • Gaetano, « L’anarchisme en Europe », éd. PUF, Que sais-je ? (2001)

« Alors que la majorité des historiens, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, s’accordaient, pour considérer les mouvements libertaires comme la survivance d’un passé condamné par l’évolution des sociétés modernes, le désenchantement qui affecte le monde occidental a conduit de manière inattendue à une réhabilitation de l’utopie anarchiste. Le XXIe siècle sera-t-il anarchiste ? En repartant des origines de ce courant de pensée, l’auteur analyse la manière dont il a su affronter les défis du XXe siècle, mais aussi les difficultés qu’il rencontre aujourd’hui, et notamment d’impérieux problèmes identitaires. »

  • Normand Baillargeon, « L’ordre moins le pouvoir », éd. Agone (2001)

 

« Affirmez que vous êtes anarchiste et presque immanquablement on vous assimilera à un nihiliste, à un partisan du chaos voire à un terroriste. Or, il faut bien le dire : rien n’est plus faux que ce contresens, qui résulte de décennies de confusion savamment entretenue autour de l’idée d’anarchisme. En première approximation, disons que l’anarchisme est une théorie politique au cœur vibrant de laquelle loge l’idée anti-autoritarisme, c’est-à-dire le refus conscient et raisonné de toute forme illégitime d’autorité et de pouvoir. Une vieille dame ayant combattu lors de la guerre d’Espagne disait le plus simplement du monde : « Je suis anarchiste : c’est que je n’aime ni recevoir ni donner des ordres. » On le devine : cette idée est inadmissible pour tous les pouvoirs. On ne l’a donc ni pardonné ni admis. »

  • Noam Chomsky, « De l’espoir en l’avenir. Entretiens sur l’anarchisme et le socialisme », éd.Comeau & Nadeau, coéd. Agone (2001)

 

« Il est bien naturel de rechercher et d’identifier les structures d’autorité, de hiérarchie et de domination dans tous les aspects de la vie : à moins qu’elles puissent être justifiées, elles sont illégitimes et devraient être démantelées, de façon à faire place à une plus grande liberté humaine. »

  • Noam Chomsky, « Instinct de liberté. Anarchisme et socialisme  », éd.Comeau & Nadeau, coéd. Agone (2001)

 

« Libérer l’Homme du fléau de l’exploitation économique et de l’esclavage politique et social demeure le problème de notre époque. Aussi longtemps que cela durera, les doctrines et pratiques révolutionnaire du socialisme libertaire serviront d’inspiration et de guide. »

  • Alexander Berkman, « Qu’est-ce que l’anarchisme ? », éd. L’Echapée (2005)

 

« Une des premières et meilleures explications de ce qu’est l’anarchisme par un de ses activistes et intellectuels les plus renommés. Dans un langage clair, Alexander Berkman dénonce les grands maux de la société : travail salarié, gouvernement, guerre, religion, etc. Il montre comment le capitalisme et ses institutions d’oppression trouvent leur cohérence et endorment les consciences des populations qui les acceptent. Il expose les grands principes de l’anarchisme et décrit de manière rigoureuse le fonctionnement économique et politique d’une société libertaire. Ce livre permet à toutes et à tous de se faire une idée sérieuse et globale du pourquoi et du comment de l’anarchisme. »

  • Daniel Guérin, « Ni Dieu ni Maître. Anthologie de l’anarchisme » (2 tomes), éd. La Découverte, Coll. Essais (1999)

 

« Devenu un classique depuis sa première édition dans la « Petite collection Maspero » en 1970, ce livre propose un choix raisonné de textes politiques et théoriques des grands noms de l’anarchisme. En les replaçant en perspective, Daniel Guérin a retracé l’aventure d’un mouvement politique et intellectuel dont la force de contestation n’a jamais faibli depuis sa naissance au XIXe siècle. Il offre un panorama complet, sur deux siècles, de la pensée anarchiste, en restitue la richesse, fait revivre les controverses qui l’animent. Daniel Guérin entend ainsi combattre le discrédit dont fut victime l’anarchisme, souvent réduit par ses détracteurs à une idéologie individualiste « réfractaire à toute forme d’organisation ».

Le premier volume de cette anthologie présente le travail théorique des anarchistes au XIXe siècle à travers des textes de Stirner, Proudhon, Bakounine, Guillaume et Kropotkine. Le second volume, plus historique, dresse le portrait des grandes figures du mouvement à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle : Malatesta, Henry, Pelloutier, Voline, Makhno, Durruti. Il met en lumière le rôle intellectuel et politique des anarchistes pendant la révolution russe et la guerre d’Espagne. »

  • Jan Moulaert, « Le mouvement anarchiste en Belgique (1870-1914) », éd. Quorum (1996)

 

« La réputation des anarchistes fut longtemps suspecte dans de larges couches de la population. Alors que leur doctrine se définit comme l’absence d’autorité et considère l’Etat comme source de désordre, une tradition bien établie l’assimile au trouble et au chaos.

Fruit de plusieurs années de recherches, ce livre retrace l’histoire de la mouvance anarchiste en Belgique, depuis sa naissance dans les années 1870 jusqu’à son déclin en 1914, lorsqu’elle fut emportée dans la tourmente de la Première Guerre mondiale.

Epoque après époque, l’auteur relate les péripéties du mouvement : l’opposition acharnée au Parti ouvrier belge, les rapports avec les organisations syndicales, les relations avec la France, les Pays-Bas et l’Allemagne, l’imbrication avec les avant-gardistes, les heurts avec la police et la justice, l’aversion pour toute forme d’organisation, les exploits de sa presse… »

Si les réseaux anarchistes ne résistèrent pas au choc de la guerre entre les nations, leurs idéaux libertaires n’en continuent pas moins de se propager.

  • Jean Maitron, « Le mouvement anarchiste en France » (2 tomes de la naissance du mouvement à nos jours), éd. Gallimard, coll. Tel (1992)

 

« L’anarchisme au sens rigoureux et historique du terme est une création française: il apparaît avec Proudhon. Depuis l’anarchisme n’a cessé d’être une composante permanente du socialisme en général, s’opposant aux tendances « autoritaires » dont la principale est le marxisme. Au cours de son histoire, l’anarchisme a exploré plusieurs voies, et certaines ont même été extrêmes : attentats, banditisme à la Bonnot. Toujours, une contradiction l’anime et le dynamise : le refus de voir la politique obéir à un exécutif gouvernemental conduit certaines anarchistes à refuser toute forme contraignante d’organisation ; d’un autre côté, il faut bien que le mouvement se structure… C’est ainsi que l’anarchisme ne se laisse pas enfermer dans le seul cadre d’un courant représenté par quelques figures de théoriciens ou de militants : Bakounine, Kropotkine, Pelloutier. Il est aussi un état d’esprit dont on peut retrouver la trace dans certains aspects du christianisme ou du syndicalisme révolutionnaire, de sorte qu’il échappe au découpage traditionnel entre droite et gauche.

Cette histoire de l’anarchisme est aussi un outil de travail très rigoureux puisque l’auteur y établit une bibliographie extraordinairement détaillée de tous les courants anarchistes. »

  • Alain Thévenet, « William Godwin. Des lumières à l’anarchisme », éd. Atelier de Création libertaire (2002)

 

« Imaginons dix mille hommes d’une intelligence solide enfermés dans un asile et surveillés par une clique de trois ou quatre gardiens. Jusqu’ici ils ont été persuadés d’obéir au prétexte qu’ils étaient dépourvus de raison et que la surveillance à laquelle ils étaient soumis était nécessaire à leur protection. Mais par quelque moyen, le soupçon se développe enfin parmi eux que tout ce qu’ils ont jusqu’ici enduré a été une imposture. Le soupçon se répand, ils réfléchissent, ils raisonnent, l’idée se communique de l’un à l’autre à travers les lézardes de leurs cellules, la vigilance des gardiens n’est pas parvenue à les exclure de la société commune.

Les prisonniers sont réunis dans la salle commune et les gardiens leur disent qu’ils est temps de rentrer dans leurs cellules. Il ne leur est plus possible de leur obéir. Ils considèrent l’impuissance de leurs ci-devant maîtres et sourient à leur arrogance. Ils quittent tranquillement la demeure dans laquelle ils étaient enfermés et partagent le bonheur de la lumière et de l’air avec les autres hommes. »

  • Régis Gayraud, « La Grande Mêlée des Utopies. La Russie libertaire (1905-1921) », éd. Nautilus, Coll. Utopies en action (2000)

 

« Ce livre éclairant montre comment l’idéal libertaire et la profusion des utopies nourrirent, dans la paysannerie russe comme dans le mouvement ouvrier, les revendications qui débouchèrent sur les premières grandes révoltes contre le gouvernement tsariste au début du XXe siècle, puis sur la révolution de 1917. Après s’être appuyés sur les anarchistes pour s’emparer du pouvoir, Lénine et Trotski ne tardèrent pas à se retourner contre eux pour les écraser impitoyablement au nom de la « dictature du prolétariat ». En 1921, la fin tragique de l’épopée de Makhno et l’échec sanglant du soulèvement des marins de Kronstadt sonnèrent le glas des aspirations libertaires dans ce qui était redevenu un empire, gouverné par la police et le « complexe militaro-industriel ». Ce n’est pas un hasard si les audaces de l’avant-garde futuriste – immortalisée par le poète Maïakovski ou le peintre Malévitch – furent alors bridées puis étouffées au profit du conformisme servile qu’incarne le « réalisme socialiste ». La bureaucratie léniniste fit ainsi table rase des penchants utopiens qui avaient failli, en ébranlant si violemment le « despotisme oriental », changer radicalement la face du monde. »

  • Julius Van Daal, « Le rêve en armes : anarchisme, révolution et contre-révolution en Espagne (1936-1937) », éd. Nautilus, Coll. Utopies en action (2002)

 

« Déclenchée en juillet 1936, pour contrer le putsch des militaires nationalistes, la révolution espagnole tire son énergie formidable des élans communautaires et vindicatifs du peuple libertaire. La confédération nationale du travail (CNT), qui s’est bâtie et renforcée dans la lutte contre les oppressions, est alors le syndicat majoritaire dans la classe ouvrière espagnole.

Dans le camp républicain, c’est la gauche au pouvoir qui se charge de la besogne contre-révolutionnaire. Alors que la guerre civile fait rage, elle se hâte de liquider les acquis de l’insurrection de Juillet : la collectivisation des terres et des entreprises, l’ébauche d’une abolition de l’argent et de l’Etat. Et sa tâche répressive se trouve facilitée par la cécité complaisante des chefs anarcho-syndicalistes, que l’union sacrée contre le fascisme conduit à renoncer à leur programme d’instauration du « communisme libertaire » : après avoir été en situation de décider de tout, les dirigeants de la CNT choisissent la collaboration de classes, la militarisation et la guerre civile. Ils sabordent l’insurrection permanente en renonçant à l’armement et à l’autonomie des milices ouvrières – sans lesquelles ils ne peuvent être rien d’autre que la caution libertaire d’un régime autoritaire voué à la catastrophe.

En mai 1937, la sanglante provocation stalinienne de Barcelone sonne le glas de la révolution : piétinant l’utopie qui anima leur propre base, les responsables de la CNT se plient, bon gré mal gré, aux exigences de l’Etat et de l’économie de guerre. L’épuration qui s’ensuit, au sein de la zone républicaine, apparaît comme un prélude à la persécution massive que connaîtra le pays tout entier après la victoire de Franco et de ses sbires – dont le triomphe annonce à son tour les plus sombres heures de l’histoire de l’Europe. »

  • Carlos Semprun Maura, « Révolution et contre-révolution en Catalogne », éd. Les Nuits rouges (2002)

 

« Tout le monde était d’une manière ou d’une autre contre les collectivisations, sauf les travailleurs eux-mêmes. Certes, la CNT-FAI les revendiqua comme « sa » création et ce sont la plupart des militants de ces organisations qui en prirent l’initiative. Mais le décret qui les limite et les dénature fut aussi, en grande partie, son œuvre. Et toutes les mesures découlant de ce décret seront prises avec la participation active de l’organisation anarchiste. Et lorsque, pendant les Journées de mai 1937, on essayera de liquider par la force les collectivisations et la démocratie ouvrière en général, la CNT ira les défendre sur les barricades, mais prêchera en même temps le compromis et la paix civile, la capitulation en un mot. (…)

Les travailleurs qui avaient réalisé et défendu pendant de longs mois l’autogestion de nombreux secteurs industriels et agricoles avaient donc pour ennemis non seulement les militaires et les fascistes représentant la bourgeoisie et les latifundistes, mais aussi « objectivement », les nouvelles couches bureaucratiques qui, placées sous les mêmes drapeaux qu’eux, avaient déjà commencé à rétablir, sous des formes parfois nouvelles », la vieille exploitation du travail salarié et la hiérarchisation totalitaire de la vie sociale. »

  • Anthologie, « La Gloire des athées. Textes rationalistes et antireligieux de l’Antiquité à nos jours », éd. Les Nuits rouges (2005)

 

« Voici encore quelques années, la religion n’était plus combattue en France que par des groupes spécialisés, politiquement situés aux marges de la franc-maçonnerie et de l’anarchisme. Ce n’était pas que la matière manquât tout à fait : les vieilles croyances jouaient leur rôle dans les nouvelles entraves mises à l’avortement dans un pays comme la France et, en Afrique, étaient à l’origine d’un nombre important de morts provoqués par la stigmatisation du préservatif. La messe semblait dite : certes, la société continuait de témoigner un certain respect à l’Eglise catholique, à ses institutions, ses pompes et ses œuvres, mais les sondeurs ne pouvaient que confirmer l’évidence : la majorité de la population ne pratiquait pas, et ne croyait même plus en Dieu (64% au printemps 2004, selon l’un d’eux). Tous ces gens ne sont évidemment pas des athées, un certain nombre n’ayant quitté le christianisme que pour des cultes de substitution : hindo-boudhisme, « paranormal », sorcellerie moderne, sans parler de l’increvable astrologie. (…) Au XXe siècle, intellectuels et écrivains ne consacrent plus guère d’ouvrages à la religion. C’est une chose désormais naturelle que de ne pas « croire en Dieu », un problème qu’ils estiment réglé par le cours de l’Histoire – mais peut-être se sont-ils rassurés un peu vite ? »

« Cependant, face au grand désordre qui agite la planète, l’athéisme n’est qu’assez peu de choses s’il se limite à la négation de « Dieu » et laisse debout les innombrables idoles et cultes de substitution de notre monde modernitaire. Et à quoi bon jeter des pierres au ciel si on laisse en place le système (anti-)économique qui détruit la terre ? Les textes ici rassemblés par ordre chronologiques –certains inédits en français– mêlent œuvres philosophiques et littéraires, poèmes et chansons, pamphlets et proclamations… Ils sont issus de toutes les parties du monde, mais majoritairement d’Europe, ce continent ayant permis jusqu’à présent la meilleure expression du rationalisme. C’est une anthologie, mais aussi une histoire succincte de la pensée antireligieuse et matérialiste. »

Parmi les (très) nombreux textes, certains de Stirner, Proudhon, Bakounine, Sébastien Faure, Libertad, André Lorulot, Léo Ferré, Ngo Van, Larry Portis…

  • Ariane Miéville et Maurizio Antonioli, « Anarchisme et syndicalisme », éd. Nautilus et éd. du Monde libertaire (1997)

 

« Dans l’histoire de l’anarchisme le Congrès d’Amsterdam, qui s’est tenu du 24 au 31 août 1907, constitue un des événements les plus significatifs : les délégués de 14 pays participèrent à ce Congrès ; la présence de figures historiques du mouvement anarchiste international, telles que Malatesta, Fabbri, Monatte, Broutchoux, Goldman, Rocker, Cornelissen… lui donna un relief particulier ; l’importance des sujets traités : antimilitarisme, anarchisme et organisation, rapport minorité/majorité, anarchisme et syndicalisme, anarchisme et grève générale, l’éducation, la religion… est inédit.

Parmi tous les problèmes débattus, celui qui fera date dans l’histoire de l’anarchisme international fut celui sur le développement futur du mouvement ouvrier et en particulier sur le rapport entre anarchisme et syndicalisme, entre organisation spécifique et organisation syndicale, de masse. Le débat entre Malatesta et Monatte constitue encore aujourd’hui une référence et un témoignage historique d’une valeur indiscutable pour tout militant investi dans la lutte sociale. »

  • Réfractions n°15, « Privés, publics, communs, quels services ? » (2005)

 

« Descendre dans la rue pour défendre les services publics ?
Les services publics traditionnels sont menacés de démantèlement complet. L’abaissement de la qualité de ces services et leurs dysfonctionnements fréquents sont le résultat d’une volonté politique : ils nous préparent à l’acceptation de privatisations successives, préalablement programmées par l’Accord général sur le commerce des services (AGCS).
Ce mouvement de privatisation s’accélère depuis la « fin du communisme » : 1’État-Providence que l’on prenait pour un acquis durable et une protection inexpugnable s’est brisé, comme le Mur de Berlin en 1989. Les solutions par le biais du libre marché sont désormais présentées comme les plus démocratiques possibles.
Depuis une dizaine d’années, chaque nouvelle atteinte aux acquis sociaux comme aux structures publiques voit défiler, manifester et pétitionner force fonctionnaires, syndicats, représentants de partis, encartés ou non encartés, individus, usagères et usagers... en France comme ailleurs. Pendant la campagne préalable au référendum sur la ratification du projet de Constitution européenne, au printemps 2005, on est entré dans le nouveau chapitre des SIEG (services d’intérêt économique général’), le débat s’est généralisé, les résistances au démantèlement se sont multipliées.
II ne fait aucun doute que la situation est de plus en plus dramatique, la logique néolibérale s’appliquant à tout, obligeant tout à être concurrentiel »

 

  • Jean-Pierre Tertrais, « Du développement à la décroissance. De la nécessité de sortir de l’impasse suicidaire du capitalisme », éd. du Monde libertaire (2004)

« La planète a longtemps été prodigue de ressources naturelles. L’être humain a atteint un impressionnant niveau de connaissances scientifiques et de réalisations techniques. Mais ce développement compromet maintenant l’avenir des générations futures. Le capitalisme est en train de programmer le désastre qui accablera nos petits-enfants. Alors que beaucoup ne soupçonnent encore ni la nature profonde ni l’ampleur du « développement », cette notion touche déjà à sa fin.

C’est en effet sur ses ruines que certains envisagent de construire une « autre » société. La convergence entre les nombreux problèmes (économiques, sociaux, écologiques, culturels, politiques) qui se posent depuis plusieurs décennies a conduit à la naissance d’un courant de pensée qui privilégie la critique de cette notion de développement. Mais aujourd’hui, de nombreux théoriciens de la « décroissance » abordent la question de la « sortie » du développement en passant sous silence la nécessité d’en finir avec le capitalisme.

Pourtant, le capitalisme, voué à une croissance continue, est un mouvement historiquement suicidaire qui entraînera inexorablement l’ensemble de l’humanité dans sa chute. Pour survivre ou se développer, celui-ci ne peut échapper à la croissance. Cela implique qu’il est impossible de réguler ce système. Ce qui exclut d’emblée toute stratégie de décroissance réformiste.

Cependant la seule élimination du capitalisme ne saurait suffire, car l’Etat peut très bien mettre en place une conception centralisée de la production d’énergies « propres ». L’Etat, selon ses thuriféraires, est supposé être garant de « l’intérêt général ». Or le système politique et économique actuel est à la fois autoritaire et inégalitaire. L’Etat défend donc en réalité les intérêts de ceux qui possèdent, et de ceux qui dirigent politiquement la société. Pour vivre libres, les individus socialement organisés devront donc également le faire disparaître.

La dépendance qui nous lie à la nature est aussi fondamentale que le « contrat social ». La conscience révolutionnaire est donc nécessairement à la convergence de la conscience politique et de la conscience écologique. Il s’agit d’accomplir une double révolution.

Si la perspective révolutionnaire paraît lointaine, il n’en reste pas moins qu’elle constitue la seule solution à l’impasse du capitalisme. En effet, seule une société égalitaire, où les individus décideraient collectivement de ce qu’ils souhaitent pourrait préserver les chances des générations futures de vivre décemment. Les politiciens et les hommes d’affaires n’ont que le pouvoir qu’on veut bien leur accorder. Alors ne leur accordons plus rien !

  • Guillaume Carnino, « Pour en finir avec le sexisme », éd. L’Echappée (2005).

 

« Souvent jugées innées, les différences entre hommes et femmes sont fabriquées par une société sexiste. En faisant un panorama des situations et domaines dans lesquels s’opère la construction sociale du masculin et du féminin (petite enfance, jeux, école, sexualité, famille, publicité, travail, etc.), ce livre questionne les racines de la domination des hommes sur les femmes. Il propose des pistes théoriques et militantes pour remettre radicalement en cause les fondements du sexisme et du patriarcat. »

  • Coordination des groupes anarchistes, « Ordre sécuritaire et inégalités sociales », éd. L’Esprit frappeur (2005)

 

« Ce livre est issu d’une démarche militante collective, l’implication de ses auteurs dans les luttes sociales leur à permis de mener une réflexion critique sur le phénomène sécuritaire.

Comment les gestionnaires du pouvoir, quelle que soit leur couleur politique, ont peu à peu créé le cadre idéologique, administratif et judiciaire leur permettant de réaffirmer, à chaque échéance électorale, leurs soi-disant préoccupations « sociales » tout en préparant et en légitimant les offensives du système capitaliste…

Comment ils testent sur des populations « marginales », toujours plus isolées et précarisées, les outils policiers et judiciaires qui, demain, pourront être utilisés contre bien d’autres…

Pourquoi il est à la fois nécessaire et urgent, en tirant les leçons des luttes passées contre les mesures sécuritaires, de fédérer tous les axes possibles de résistances…

A toutes ces questions, des militant-es anarchistes proposent des éléments d’analyse et de réponse, pour refuser le monde qu’ils nous préparent, pour un autre futur… »

  • Anthologie, « Et pourtant ils existent. 1954-2004 Le monde libertaire a 50 ans », éd. Le Cherche Midi (2004)

 

« Le Monde libertaire fête son demi-siècle. Cinquante ans de combats idéologiques et sur le terrain des luttes anticolonialistes, antimilitaristes et sociales. Que de chemin parcouru depuis 1954 ! La Fédération anarchiste se remet alors difficilement des attaques portées, notamment, par un improbable groupuscule marxiste-libertaire qui a fini par miner l’organisation et lui dérober son propre journal, Le Libertaire. La guerre d’Algérie commence, la surveillance des milieux révolutionnaires s’accroît et la répression se prépare. C’est dans ces circonstances pourtant dramatiques qu’un formidable pari est lancé par la FA : reprendre tout à zéro et relancer un titre qui serait, enfin, le digne héritier du Libertaire créé par Sébastien Faure et Louise Michel. Le Monde libertaire était né ! D’abord mensuel puis hebdomadaire, cinquante ans plus tard le ML vit toujours et compte parmi les titres les plus anciens de la presse française. Les anarchistes y ont développé les nombreuses idées d’un courant de pensée réfractaire à l’autorité, sensible à la liberté de l’individu et adversaire de toutes les aliénations. Ils ont rêvé tout haut et fait mûrir leurs réflexions, ils ont débattu, applaudi, réagi, ils ont dit leurs espoirs et crié leurs indignations. Et ils continuent… Voix anonymes ou prestigieuses, toujours singulière en tout cas, Le Monde libertaire porte cette parole qui ne bénéficie, d’ailleurs, d’aucune complaisance ou si peu. »

Avec des textes ou dessins de Julien Blanc, Cabu, Albert Camus, Charb, Bernard Clavel, Coluche, Roger Dadoun, René Fallet, Léo Ferré, Yves Frémion, Jean-Jacques Gandini, Gébé, Henri Gougaud, Daniel Guérin, Thierry Maricourt, Georges Navel, Michel Ragon, Maurice Rajsfus, Reiser, Jean-Marc Rouillan, Alexandre Skirda, Hubert-Félix Thiéfaine, Jacques Vallet, Boris Vian, Willem…