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Spain, Analyse de la crise en Espagne par la FA Ibérique

Date: Juillet 2009


Ni le G20, ni le G8, ni les autres forums pourront résoudre le problème de la crise. Nous traversons une des pires crises économiques, mais ce n'est pas nouveau que le monde soit en crise. Les guerres, les famines, on connaît. La seule nouveauté réside dans le fait que la crise touche les pays les plus riches. Il ne s'agit pas juste d'une crise économique, il s'agit d'une crise du système.

Cette crise a débutée dans le secteur bancaire mais ses causes sont bien plus profondes, en réalité les économies des états capitalistes vivent a crédit depuis 30 ans. Les entreprises s'endettent par dessus leurs possibilités, les Etats s'endettent également au dessus de leur possibilités, pour affronter les guerres, pour augmenter leur cercle d'influences ... et ils ont systématiquement poussé le citoyen à s'endetter, la seule façon de maintenir, artificiellement, la croissance économique.

La cause de la présente crise est très claire, l'avarice des capitalistes, vouloir tout monopoliser sans aucun contrôle, l'augmentation de la valeur des choses au-dessus de leur valeur réelle, négocier avec ce qui n'a pas encore était produit. Nous subissons les conséquences de tout cela à travers le chômage, le terrorisme patronal avec les « accidents du travail », les licenciements en masse des travailleurs tout en faisant le même boulot avec moins de personnel, les diminutions de salaires, les nouvelles clauses de contrat de plus en plus précaires, le manque de mouvement de monétaire; nous sommes les premiers sinistrés.

L'histoire nous raconte que le capitalisme est passé d'une crise à une autre, et qu'une bonne guerre lui a permis de s'en sortir (en éliminant ses rivaux, entreprises et infrastructures, ce qui lui a re-donné un élan économique). En réalité, les crises sont des périodes que les plus grands mettent à profit pour éliminer ou absorber les plus faibles. De cette façon la crise renforce la concentration du capital dans les mains d'un petit nombre de multinationales. Quelles en seront les conséquences ? Ces super-groupes auront de plus en plus de pouvoir pour éliminer ou appauvrir la main d'oeuvre et devenir ainsi un adversaire plus puissant. Nous nous retrouvons à nouveau au point de départ.

Les gouvernements nous bassinent pour trouver une solution sur les bases éthiques du capitalisme, mais ce n'est pas possible vu que le capitalisme s'appuit sur trois principes:
  • 1- La propriété privée des moyens de production et de financement. Ce ne sont pas les personnes qui décident mais les multinationales.
  • 2- La compétitivité: gagner la guerre économique, c'est-à-dire, éliminer la concurrence.
  • 3- Le profit maximun: il ne suffit pas pour gagner cette bataille d'avoir des bénéfices raisonnables, il faut un taux de bénéfices qui permette de se distancer des entreprises de la concurrence. Le capitalisme n'est autre chose que la loi de la jungle.


Où se trouve l'éthique ?

Les Etats permettent aux entreprises de garder leurs gains (même si les entreprises réalisent des bénéfices records, les travailleurs, eux, auront toujours un salaire fixe et indexé) et lorsque celles-ci n'ont pas gagnées tout ce qu'elles escomptaient, elles socialisent les pertes et renflouent leurs caisses grâce au trésor public (l'argent du travailleur) pour redorer les économies des entreprises ... en résumé: elles empochent notre argent. Elles nous volent une deuxième fois (1° en ne nous payant pas ce qui nous revient, ni en redistribuant les bénéfices et 2° en enpochant l'argent de l'épargne publique des travailleurs, qui au lieu d'être investie dans la santé, l'éducation, les transports ... passe, sans notre consentement, à l'usage et à la jouissance des riches.

L'économie espagnole est entrée en récession. Le PIB est en chiffres rouges. Ce qui se traduit par un manque de création de richesses.

Nous avons traversé plus d'une décennie de «prospérité» économique, et les indices de croissance ont beaucoup augmentés (les travailleurs n'en n'ont pas vu un seul centime). Jusqu'au point où le gouvernement espagnol prétendit adhérer au groupe des pays les plus riches du monde.

On nous a toujours dit que l'effort de production que fournissent les travailleurs seraient pris en compte dans le cadre de la société, pour leur permettre d'atteindre un « Etat de Bien-Etre », où tous les besoins et désirs seraient couverts. Au contraire, les droits fondamentaux garanties par la Constitution, comme le sont par exemple, le logement et le travail, ne sont que lettre morte, puisque pour accéder à un logement il nous faut hypothéquer notre capacité productive de 20, 30% ou davantage, certains n'ayant même pas de marge de crédit à cause de l'augmentation sans précédent des prix. Concernant le travail: les taux de chômage sont une honte. Tous les gouvernements qui se sont succédés ont été incapables de freiner le chômage; au contraire chaque réforme du travail (même si c'étaient des périodes de prospérité) a amené une diminution des droits des travailleurs et donc davantage de précarité et d'instabilité, jusqu'au point où l'on ne peut même pas consommer les produits que nous fabriquons nous mêmes.

Les banques et les institutions financières vivent de notre capacité à nous endetter (applicant des intérêts d'usure) et le peu d'économies que nous avons sont très peu rémunérées, ils appliquent de fortes commissions, nous donnent des informations complexes et ambigues que même l'économiste le plus intelligent ne sait traduire. On apprend chaque semaine un nouveau cas d'abus ou de duperie concernant l'épargne des familles, ces dernières sont l'objet de commercialisation de produits financiers frauduleux où se cachent bien des astérix et de petites lettres, vu qu'il n'y a aucune transparence, ni contrôle des institutions, et qu'il n'existe aucune loi de protection des épargnants. Le résultat de tout ça est la non résolution des fraudes à l'épargne en Espagne, comme:

Les agences de valeurs AVA (1998), Investahorro (1999), Gescartera (2001), Terra (2003), RuralCaja (2004) continuent à ne pas trouver de solution a leur périple judiciaire après tant d'années, et les scandales continuent:
  • Forum, Afinsa y Arte y Naturaleza: des entreprises qui ont saisi des centaines de millions d'euros d'épargne a beaucoup d'Espagnols.
  • Martinsa-Fadesa: a laissé sur le carreau 234 travailleurs car elle assure ne plus avoir de liquidités, alors que son PDG, Fernando Martìn, possède une fortune estimée à quelques milliers de millions d'euros. Beaucoup de familles restent sans logement et sans argent en raison de cette suspension de paiements. Las Comunidades Autònomas avaient toléré le manquement à l'obligation de l'entreprise d'avoir une assurance ou caution , qui apporte les garanties nécessaires aux consommateurs, pour qu'ils puissent récupérer les sommes payées; ils doivent maintenant confronter leurs responsabilités à la réalité et apporter une solution juste et efficace.
  • Lehman Brothers: plus de 20 banques et caisses d'épargnes ont vendu des produits de cette compagnie de façon frauduleuse, indiscriminée et sans information.
  • Fondo Santander Banif Inmobiliario: la funeste gestion de la banque Santander et l'inertie du Control Nacional del Mercado de Valores (Organisme de contrôle nacional du marché des valeurs) ont fait que 50.000 familles payent de leur économies l'effondrement de la bulle immobilière.


Le capital de la finance s'alimente de l'abus à travers la publicité mensongère, « fonds garantis », «tarifs préférentiels » sans expliquer de façon claire et simple à quel type d'opérations le client est en train d'accéder et les risques qu'il encourt.

Comment pouvons-nous nous défendre de tout cela, lorsque tout dans ce système est organisé pour un meilleur bénéfice des capitalistes, jamais rassassiés. Ils disposent de syndicats jaunes qui sont financés par l'Etat, devenant à leur tour des entreprises spéculatrices (les professionnels du syndicalisme) qui ne mordront jamais la main de leur maître et qui empocheront les subventions. A travers les comités d'entreprise, les syndicats marchandent avec nous en nous utilisant comme monnaie d'échange pour obtenir pouvoir, influence et argent. Et cette tradition se poursuit avec n'importe quel gouvernement, car dans ces conditions, parler de gauche ou de droite devient superflu. Où commence et où finit le pouvoir que t'octroie le fait d'être à la tête d'un etat ?

LE POUVOIR EST UNE CORRUPTION, c'est pour cela que les états et leurs gouvernements essayent de contrôler, réduire ou éliminer la dissidence. Ils veulent en finir avec tout le tissu associatif qui fait en sorte que les individus s'auto-organisent de façon horizontale, sans hiérarchie, en créant des structures et des organisations qui prennent la défense et amplifient les droits acquis. Pour cela le pouvoir utilise des « moyens de formation à grande échelle » pour maintenir la pression sur les masses tels les moyens de communication, les systèmes éducatifs, les religions ... et pour celui qui supportera ce lavage de cerveau et continuera à penser à la liberté, à l'égalité, à la solidarité, ils lui lâcheront les agents de la répression, les chiens de garde (police et militaires).

Ca suffit ! Etat et gouvernement se bénéficient de notre souffrance. Nous ne pouvons plus croire en leur parole, ils nous trompent depuis trop longtemps, il ne faut plus qu'ils gérent nos affaires. Il faut que nous luttions pour changer tout cela. Nous ne voulons pas, nous travailleurs, porter le fardeau de cette crise. Où est passé l'argent produit par l'effort de la classe ouvrière ? Il faut le réinvestir dans la société pour que tout le monde en profite. S'ils refusent, brisons cette soumission à laquelle ils nous enchaînent et affrontons leur pouvoir. Nous ne voulons plus de leur bonne parole mensongère.

La seule alternative réside dans la participation directe des travailleurs dans leurs affaires, sans déléguer cette tâche à des burocrates syndicaux. Pour cela il existe un modèle d'organisation qui fonctionne avec succès: les Sections Syndicales, formées par les travailleurs affiliés au syndicat anarchosyndicaliste au sein de l'entreprise (la CNT), sans besoin de passer par des élections syndicales, car son outil est l'assemblée de travailleurs dans laquelle toutes les décisions sont prises et seront portées par un délégué (également élu lors de l'assemblée) devant l'entreprise. Ces délégués ne possèdent aucun privilège qui les distinguent des autres travailleurs et ils peuvent être révoqués à n'importe quel moment par l'assemblée. La coordination, dans une même branche, de toutes les Sections Syndicales entre elles apporte une force de négociation qui est crainte par le patronat. Car la Section Syndicale, c'est la présence du syndicat dans l'entreprise. Ainsi, les problèmes des uns deviennent le problème de tout le monde. AUCUN INTERET EXTERIEUR AU TRAVAILLEUR NE DOIT INTERFERER;

Nous croyons que l'émancipation personnelle et sociale se traduit par le renforcement de l'organisation des citoyens grâce à l'égalité, la liberté, l'autogestion et le fédéralisme. Et que la confrontation avec le pouvoir et ses acolites doit être portée par l'action directe et solidaire, sans chefs, ni dirigeants, avec la participation de tout un chacun, pour en finir avec l'oppression et l'exploitation ... ET QUE PERSONNE NE PUISSE EMPIETER SUR LA VOLONTE POPULAIRE.

FA Ibérica (Espagne/Portugal)